Prévoyance vieillesse: préserver l'essentiel

23 juin 2017

D’une manière générale, il n’est jamais très agréable de devoir se serrer la ceinture. Mais moins on agit vite, plus les mesures correctives sont douloureuses. C’est pour cette raison notamment que le projet Prévoyance vieillesse 2020, qui sera soumis au vote des Suisses le 24 septembre prochain, mérite d’être soutenu.

Si rien n’est entrepris, la survie de notre système d’assurance vieillesse est compromis, alors qu'il est envié de par le monde, qu'il est social et responsable et qu'il permet d’assurer un niveau de vie suffisant aux rentiers. Certes, le projet voté en mars dernier par le Parlement fédéral et aujourd’hui attaqué par référendum contient du bon et du moins bon. C’est souvent le cas lorsqu’il s’agit de trouver un compromis. Mais il permet de préserver l’essentiel. En l’occurrence, il maintient les rentes à un niveau suffisant, garantit le financement du système à moyen terme et l’adapte aux besoins et aux modes de vie de la population

Certaines mesures sont plus contestées que d’autres, comme le relèvement progressif d’une année de l’âge de la retraite des femmes ou la diminution par palier du taux de conversion LPP. L’augmentation de l’espérance de vie et la situation économique rendent toutefois ces décisions inévitables. Leurs effets seront atténués par différentes mesures compensatoires, dont plusieurs concernent plus particulièrement les femmes. Certains dénoncent le fait que les nouveaux rentiers ne percevront pas le supplément de 70 francs sur l’AVS. Ils oublient de dire que les rentiers actuels ne sont pas concernés par la diminution du taux de conversion.

D’autres déplorent l’augmentation de l’AVS. La FER Genève n’est pas enthousiasmée par cette proposition, mais elle la juge acceptable et, surtout, apte à compenser les autres volets du projet. On voit en effet mal comment une réforme qui ne demande que des efforts aurait des chances de passer devant le peuple. C’est un donc projet équilibré qui a été accepté par le Parlement fédéral. Après les échecs des deux premières tentatives de 11e révision de l’AVS, ce plan C, plus global, n’évitera certes pas des réformes ultérieures, mais permettra de souffler un peu et d’éviter des mesures autrement plus douloureuses.

Par Stéphanie Ruegsegger, directrice politique générale pour la Newsletter FER Genève