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«Traitre à la Suisse», «vendu à l’UE», «abruti»

2 mai 2019

 

«Traitre à la Suisse», «vendu à l’UE», «abruti» et, comble de l’ignominie, accusation de lâcheté proférée à l’encontre d’un survivant de la tuerie de Zoug. Voici quelques exemples du torrent de haine et d’injures proféré par certains opposants à la loi sur les armes sur les réseaux sociaux.

Relevons la finesse des propos et la qualité de l’argumentation. Rappelons aussi l’origine de ces réactions: une modification de la loi sur les armes qui demande aux collectionneurs de conserver leurs armes semi-automatiques en lieu sûr et aux tireurs d’attester qu’ils sont membres d’un club de tir ou de la pratique régulière de leur sport s’ils utilisent ce type d’armes. Comment un encadrement aussi raisonnable des armes les plus dangereuses peut-il déchaîner une telle hargne?

Il faut croire que pour certains, le droit d’acheter une arme semi-automatique doit s’apparenter à un concept de vente en libre-service. Mais au-delà de la votation sur les armes et du maintien de la Suisse dans Schengen-Dublin, ces dérapages témoignent surtout de la montée ces dernières années de ce type de discours aux solutions les plus simplistes possibles, avec bouc émissaire, méfiance envers les autorités et théorie du complot.

Or, ce qui fait la force et la crédibilité de nos démocraties libérales, c’est bien la capacité de débattre avec respect sur la base de faits établis, d’accepter la pensée critique et la recherche de compromis, de défendre une certaine notion d’ouverture et de coopération internationale. Ce sont ces valeurs fondamentales qui sont mises à mal par ces propos totalement déplacés. Et les dégâts à long terme risquent d’être considérables.


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